Editions : Milan jeunesse ♦ Date de parution : octobre 2010 ♦ Prix : 16,50€
Vous connaissez tous l’histoire de Blanche-Neige, cette jeune fille « à la peau blanche comme neige, aux lèvres aussi rouge que le sang et aux cheveux noirs d’ébène ». Jalouse de sa beauté, sa belle-mère cherche à l’assassiner afin d’être à nouveau « la plus belle dans tout le pays ». Cependant, Blanche Neige va parvenir à se réfugier chez les sept nains, où elle tentera d’échapper aux plans machiavéliques de la marâtre…
Benjamin Lacombe s’attaque ici à un classique du conte pour enfants, Blanche Neige, d’après la version de Jacob et Wilhelm Grimm. Si cette histoire est bien connue grâce à la version proposée par Walt Disney, qui occulte certains passages, l’œuvre originelle des frères Grimm l’est souvent bien moins. En effet, les écrits des frères Grimm sont beaucoup plus sombres que la version faite par Disney que ce soit dans leur premier long métrage (1937) ou dans le dernier (2001). On notera notamment la fin du conte, où la marâtre de Blanche Neige danse dans des souliers rougeoyants « jusqu’à s’écrouler, morte ». Bien que Benjamin Lacombe n’illustre pas cette scène, c’est bien grâce à ses dessins qu’il redonne l’atmosphère obscure et romantique qui imprègne les histoires des frères Grimm…
J’adore ce conte et ce livre est une pièce magnifique ! Comme vous le savez sûrement je suis complètement sous le charme des illustrations de Benjamin Lacombe. Le fait que ce dernier reprenne la version des frères Grimm a terminé de me convaincre du talent de l’illustrateur. Eh oui, j’ai une nette préférence pour la « version originale » du conte, bien qu’elle soit plus glauque.
De plus, on remarque très vite que Benjamin Lacombe joue au gré de ses illustrations avec les symboles dont regorge l’histoire. Par exemple, la belle mère de Blanche Neige, est représentée sous la forme d’un paon (illustration ci-dessus), animal qui use de la beauté de ses plumes pour attirer les femelles, voulant enfermer la jeune fille qui est bien plus belle qu’elle. On trouvera également d’autres symboles comme le corbeau, la colombe, le serpent, etc.
Le texte est bordé d’illustrations souvent en pleine page. L’illustrateur utilise même la double page qui se laisse racontée malgré l’absence du texte. Enfin, on trouve quelques croquis, en noir et blanc, qui apporte une atmosphère différente.
Voilà donc un conte, avec des illustrations qui font sens. Les couleurs utilisées sont parfaitement choisies ; je parle notamment du rouge, du blanc et du noir qui ramène à la symbolique du conte. Les dessins sont admirables et apportent un réel plaisir visuel. Ce livre est l’occasion de découvrir ou redécouvrir un classique, avec en prime de superbes illustrations…