Un jour, Aurore enfourche son vélo pour aller en ville. En chemin, elle regarde son téléphone, le range dans la poche, mais ne peut éviter l’accident. Suite au choc, elle perd deux sens : le goût et l’odorat. Elle ne sent plus l’odeur du pain grillé que sa mère lui prépare chaque dimanche matin ; elle ne sent plus rien, plus aucun aliment n’a de goût. La rentrée arrive, et l’adolescente de seize ans fait tout pour cacher son handicap, invisible pour les autres. Seuls ses parents et sa meilleure amie, Bintou, savent. Malgré leur soutien, Aurore se sent seule, isolée et s’interroge. Comment vivre quand les aliments n’ont plus de goût et surtout sans odorat ? Comment savoir si elle sent mauvais ou non ? Comment se rendre compte qu’un plat est trop grillé, ou pire, que quelque chose prend feu ? Et puis, si elle a perdu le goût et l’odorat, a-t-elle aussi perdu autre chose ? Est-elle encore capable de ressentir des choses ? Peut-elle mener sa vie sexuelle qui débute tout juste ? Aurore est décidée à le découvrir et à se réapproprier son corps. Lorsqu’Antoine, le jeune homme sur lequel elle fantasme depuis des mois, semble enfin s’intéresser à elle, l’adolescente saute sur l’occasion. Mais l’expérience s’avère très mauvaise et Aurore en garde un goût amer. Heureusement, une fois de plus, elle peut compter sur Bintou, sa meilleure amie noire, exubérante, féministe et forte. Elle l’aide à ouvrir les yeux, l’amène à se questionner sur ce qui s’est passé avec Antoine et sur ses désirs. Aurore trouve aussi une échappatoire dans les entrainements de boxe et fait la rencontre de Valentin.
Le goût du baiser n’est pas un énième roman érotique.
Le goût du baiser n’est pas un énième roman qui véhicule les clichés du genre.
Le goût du baiser n’est pas un énième roman qui banalise les relations toxiques.
Le goût du baiser est un roman érotique qui fait du bien !
Le goût de baiser inaugure la nouvelle collection des éditions Thierry Magnier : L’Ardeur. Cette dernière a pour ambition de parler de sexualité, de désir et de fantasme. Bref, de proposer de la littérature érotique à de jeunes lecteurs. Loin des clichés véhiculés par de trop nombreux romans érotiques, ce premier roman de Camille Emmanuelle parvient-il à remplir ses objectifs ? Sans nul doute ! L’autrice propose une quête de soi et surtout une découverte de la sexualité avec beaucoup de justesse et d’humour. Dans ce roman, il n’y a rien d’extraordinaire, il est question de vie quotidienne, de cheminement qui ne se fait pas sans heurts, mais chaque phrase fait mouche. Elles s’enchaînent, gagnent en force au fil des pages et véhiculent parfaitement ce que l’autrice veut transmettre. C’est parfois cru, sans être vulgaire, souvent beau et surtout nécessaire et très moderne. Il est question de désir, d’acceptation de soi, de force, de courage, de respect, de rapport aux autres. Le goût du baiser est difficile à résumer : c’est un titre séduisant qui recèle un trésor si on prend le temps de l’ouvrir et de le savourer.
Un roman à découvrir, à partager et à faire lire !
A partir de 15 ans.
Le goût du baiser, Camille Emmanuelle,
Editions Thierry Magnier (L’Ardeur), 16 octobre 2019,
224 pages
14,90€
Note de l’éditeur : certaines scènes explicites peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes.
Je connais bien Camille Emmanuelle pour l’avoir interviewée il y a quelques temps et son oeuvre m’intéresse encore. Je dois avouer que je suis assez intriguée par cette histoire, de découvrir comment Aurore va apprendre à vivre avec ça. Je note, c’est une très belle découverte !
Oh quelle chance !