Artiste fier et tourmenté, le pastelliste Maurice Quentin de La Tour, alors au faîte de sa carrière, reàoit une commande d’importance : un portrait de la marquise de Pompadour. La favorite devra patienter cinq ans. Mais qui mieux que ce fou de La Tour pour saisir l’âme de ses modèles ? En témoigne sa galerie de portraits prestigieux, ceux du roi, de la reine, de la dauphine, du maréchal de Saxe mais aussi de ses amis philosophes, Voltaire, Rousseau et d’Alembert.
Caracolant de la cour de Versailles à Paris, Maurice Quentin de La Tour nous emporte dans son sillage, tout en se livrant à une saisissante introspection.
Editions : Arléa ♦ Date de parution : 4 septembre 2014 ♦ Nombre de page : 131 p. ♦ Prix : 16,00€
C’est en flânant, ou plutôt en rangeant les rayons de la librairie devrais-je dire, que je suis tombée sur ce livre. D’abord, la couverture m’a interpellé puisqu’elle met en avant une partie d’un tableau de Maurice Quentin de La Tour. Et pas n’importe lequel : celui qui représente la Marquise de Pompadour, un portrait dit « à taille réelle ». Je retourne alors le livre, afin de découvrir le résumé et j’apprends que dans ce roman il justement question du pastelliste. Parfait : un roman historique/artistique, un roman pour moi puisque j’adore l’histoire et aussi l’histoire de l’art. De plus, le pastel est une technique que j’affectionne particulièrement et que j’ai moi-même pratiquée.
J’ai donc acheté ce livre qui, en même temps, m’a permit de découvrir une auteure que je ne connaissais absolument pas : Barbara Lecompte…
Ce roman donne voix à Quentin de La Tour qui a peint les grands hommes comme les femmes de son temps. Rois, Reines, Philosophes, princesses, dauphins, et bien d’autres encore ont laissé ce grand maître du pastel faire leur portrait. Louis XV a même fait de Quentin de La Tour son portraitiste officiel, et ce malgré les maladresses et la franchise de l’artiste.
En 1749, la marquise de Pompadour, favorite du Roi, lui commande un portrait « à taille réelle ». De La Tour est déjà au sommet de son art. Reçu à l’Académie Royale de peinture en 1737, il a déjà réalisé de nombreux portraits de bourgeois parisiens et membres de la noblesse dans les années 1740. Et pourtant, en 1749, le portrait de la Marquise de Pompadour est un défi… L’artiste est déstabilisé et fait traîner les choses. Sans cesse insatisfait de son travail, mais aussi inquiet du résultat final, il prend son temps, honore d’autres commandes et met plus de cinq ans pour livrer son œuvre…
Barbara Lecompte utilise les portraits fais de la main de Quentin de La Tour pour nous parler de la Marquise de Pompadour, du Roi et de la Reine mais aussi de Diderot, Rousseau et Voltaire. Ainsi elle nous fait découvrir le pastelliste mais aussi les personnalités dont il a pu faire le portrait. Au fil des pages, elle virevolte de personnage en personnage, tout en donnant voix à l’artiste. C’est donc de La Tour lui-même qui se raconte et raconte ses modèles. Ces derniers prennent vie sous l’oeil de l’artiste qui cherche, au-delà des apparences, une lueur dans les yeux, un sourire caché par bienséance, une ride au coin de la bouche qui saura, plus que la simple ressemblance, montrer la vérité de son modèle.
Barbara Lecompte nous montre les failles, les doutes, les crises de folie, les passions, le désir de s’instruise et bien d’autres choses de Quentin de La Tour. Elle nous dévoile la sensibilité de l’artiste, au-delà de son orgueil et de ses maladresses. Elle nous présente la technique du pastel qu’il emploie ainsi que le grand talent de l’artiste qui fait ressortir la personnalité de ses modèles dans leur portrait.
Ce livre, qui peut sembler érudit, fait néanmoins passer des informations sur le ton de la conversation voire de la confession. Il nous donne l’impression de partager un moment d’intimité avec Quentin de La Tour qui devient presque un ami. De plus, Barbara Lecompte parle tellement bien des portraits que, durant la lecture, on ressent le besoin d’aller les (re)voir, comme si nous faisions une visite guidée.
Pour moi, ce livre est une belle réussite.