«Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j’aimerais aujourd’hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement.»
Chimamanda Ngozi Adichie aborde le sujet controversé du féminisme avec lucidité, éloquence et humour.
Editions : Folio (Gallimard) ♦ Collection : Folio 2€ ♦ Traducteur : Mona de Pracontal et Sylvie Schneiter ♦ Date de parution : 26 février 2015 ♦ Nombre de pages : 96 pages ♦ Prix : 2€
Un sujet : le féminisme.
Deux courts textes : Nous sommes tous des féministes et Les marieuses.
Il ne m’en fallait pas moins pour acheter ce court livre, puisque le combat féministe me tient particulièrement à coeur…
Dans le premier texte, qui est la transcription d’une conférence, l’auteure partage avec nous son expérience et son ressenti face aux inégalités entre les hommes et les femmes, inégalités qui sont d’autant plus saisissantes puisque Chimamanda Ngozi Adichie est originaire du Nigéria. Cependant, elle nous parle aussi des inégalités qui persistent dans une puissance telle que les Etats-Unis. En même temps, son discours montre combien la perception actuelle des féministes est négative et c’est pourquoi elle finit par se définir comme « une Féministe Africaine Heureuse qui ne déteste pas les hommes, qui aime mettre du brillant à lèvres et des talons hauts pour son plaisir, non pour séduire les hommes. »
Le second texte est une nouvelle. C’est quelque chose de beaucoup plus intime puisqu’il est question du mariage de la narratrice à un nigérian immigré aux Etats-Unis. On y découvre qu’elle a accepté ce mariage pour de mauvaises raisons, notamment pour ne pas paraître « ingrate » aux yeux de son oncle et de sa tante qui l’ont élevé. En même temps, elle souligne que « notre société conditionne une femme à vivre comme un échec d’être toujours célibataire à un certain âge. Tandis qu’un homme qui n’est toujours pas marié à un certain âge n’est tout bonnement pas parvenu à faire son choix. »
Dans ces deux textes, Chimamanda Ngozi Adichie montre comment, au fil des années et de son expérience, elle a pris conscience de certaines choses. Elle nous montre de quelle manière un homme a ouvert les yeux sur la réalité de la situation des femmes alors qu’il lui disait : « Je ne comprends pas ce que tu veux dire quand tu affirmes que les choses sont différentes et plus pénibles pour les femmes. C’était peut-être le cas dans le passé, mais plus maintenant. Tout va bien pour les femmes désormais ». Bref, elle pointe du doigt, avec subtilité et humour, un problème qui persiste toujours au XIXème siècle : la place de la femme dans la société, de la « condition féminine ».
Voilà donc un livre qui ose dénoncer l’inégalité entre les femmes et les hommes, tout en montrant que cela peut changer. En effet, Chimamanda Ngozi Adichie montre qu’une évolution est possible en changeant l’éducation des enfants.
Un livre que tout le monde devrait lire d’autant plus qu’il est simple, court (moins de 100 pages) et peu cher (2€). Un livre que j’aimerais offrir/prêter/donner/lire à tous ceux qui m’entourent et qui croiseront ma route car la femme n’est pas un objet qui ne sert qu’au plaisir sexuel de l’homme et au ménage. Elle a le droit de pouvoir faire des études, de se marier tard ou de ne pas se marier du tout, d’être rémunérée de la même manière qu’un homme et surtout elle a le droit de ne pas être jugée sur ce qu’elle porte, peu importe sa nationalité ou religion.