Dans une petite ville australienne, Sandy élève seule sa fille, Sophie, depuis le départ de Rich. Ce dernier donne des nouvelles une fois par an, à l’occasion de l’anniversaire de Sophie. Cependant, aujourd’hui Sophie à quinze et, pour son anniversaire, son père lui propose un trek d’une semaine sur l’île de Tasmanie. L’adolescente gothique et anorexique qui ne supporte plus sa mère est enthousiasmée par ce séjour avec son père qu’elle n’a jamais vu. Sandy, emplie de colère et d’angoisse, accepte finalement que sa fille parte avec Rich pendant qu’elle part pour une retraite spirituelle.
Nos contrées sauvages est bien l’histoire d’une famille. Une famille imparfaite, certes, mais une famille quand même. La mère vend, sur les marchés, des bijoux démodés qu’elle fabrique elle-même et que Sophie exècre. Le père est réalisateur télé de seconde zone et c’est le grand absent de la vie de Sophie. Enfin, la fille est une ado brillante, indépendante mais constamment en colère. Cate Kennedy, nous présente ainsi des parents nostalgiques de leur jeunesse et un peu ringards – du moins aux yeux de leur fille unique. Elle nous présente aussi une adolescente anorexique et hyperconnecté au style gothique.
Cate Kennedy conjugue parfaitement passé et présent, amour et désarrois, talent et humour. La relation mère-fille est toxique, les retrouvailles père-fille sont improbables, dangereuses et quelque peu décevantes – pour l’un comme pour l’autre. D’ailleurs, ces retrouvailles sont sources de stress pour cette mère perdue sans sa fille. Pourtant, le périple de ces deux inconnus va les amener à se découvrir, à se connaître, à se détester et à s’aimer.
On est totalement séduit par cette histoire de générations malgré des personnages un peu caricaturaux. Les parents sont pathétiques à souhait et, même pour le lecteur, ils sont un peu ringard, parfois. Rien ne leur est épargné ; Cate Kennedy est impitoyable mais elle se moque avec beaucoup de tendresse et c’est cela qui fait la force du livre. Le style est efficace, lucide, touchant et parfois ponctué d’humour. Ce roman est un vrai régal, d’autant plus que les paysages décrits sont magnifiques, voire carrément spectaculaires ! En tout cas, il donne vraiment envie de découvrir l’île de Tasmanie.
Dans une petite ville australienne, Sandy élève seule sa fille Sophie. C’est d’un mauvais oeil qu’elle voit l’irruption dans leur vie de Rich, le père de Sophie, qui était parti peu après sa naissance. Soignant son image d’éternel aventurier, Rich propose à sa fille, pour ses quinze ans, un trek d’une semaine sur l’île de Tasmanie. À l’endroit même où Sandy et lui s’étaient rencontrés lors d’une action militante contre la construction d’un barrage.
Sophie, adolescente gothique rivée à son portable, fait tout pour arracher l’accord à cette mère, dont l’affection débordante et les préceptes hippies l’insupportent. Enfin elle aura l’opportunité de faire connaissance avec son père !
Alors que père et fille s’engagent sur les sentiers d’une randonnée vertigineuse, Sandy part en retraite spirituelle pour calmer ses angoisses.
Mais Rich fait courir des dangers à Sophie que même Sandy n’a pas imaginés. Rancoeurs, douleurs enfouies, petits arrangements avec la vérité : Cate Kennedy dresse une cartographie sensible des contrées sauvages de l’âme humaine.
L’enchantement et la force de ce roman émanent du regard vif et décapant, souvent drôle, que porte l’auteur sur ses trois protagonistes. D’une écriture alerte, l’histoire est alternativement racontée du point de vue de chacun d’eux – sous l’angle de trois expériences bien différentes. Tout ici est vibrant de vie.
Editions : Actes Sud ♦ Date de parution : 1er avril 2015 ♦ Nombre de pages : 348 p. ♦ Prix : 23,00€ ♦ Traduit de l’anglais (Australie) par : Carine Chichereau
Cate Kennedy, née en Asutralie en 1963, est l’auteur d’un récit de voyage et de deux recueils de poésie. La publication de Nos contrées sauvages a été unanimement saluée par la critique comme le signe d’un renouveau du roman australien et a été couronnée par le People’s Choice Award du NSW Premier’s Literary Awards. Il est paru en 2015 aux éditions Actes Sud. (Source)
C’est vrai qu’au premier abord et à la lecture du résumé, je n’aurais pas été emballé je pense mais ce que tu en dis me donne envie de m’y intéresser de plus près ! 😉
Je dois avouer que je me suis presque entièrement fiée à la couverture et au fait que j’aime beaucoup les publications des éditions Actes Sud… Je n’avais que lu le résumé en diagonal, et encore…
ça a l’air très intéressant, j’aime beaucoup ce type de roman, sur les relations familiales et, comme le dit Jess, ta chronique a l’air de lui faire beaucoup plus honneur que le résumé de 4éme de couv qui n’est pas franchement clair ^^
Je je l’ai dit à Jess : Je dois avouer que je me suis presque entièrement fiée à la couverture et au fait que j’aime beaucoup les publications des éditions Actes Sud… Je n’avais que lu le résumé en diagonal, et encore…