Le murmure du vent, Karen Viggers

Abby est une jeune biologiste qui termine sa thèse. Passionnée par les kangourous, elle observe leurs comportements. Lorsque la jeune femme croise le chemin de Cameroun, un journaliste venu l’interviewée, tout ne se passe pas comme elle l’espérait. Elle tente alors de s’éloigner du jeune homme, mais ce dernier tombe très vite sous son charme. Peu de temps après, Abby fait la rencontre de Daphné, une vieille femme qui aime venir se ressourcer sur les terres qu’elle et sa famille ont exploitées jusqu’à leur expropriation. Une belle amitié intergénérationnelle naît entre les deux femmes et, grâce à Daphné, Abby commence à avoir confiance en l’avenir.

Avec Le murmure du vent, nous retrouvons les ingrédients qui font les romans de Karen Viggers : beaucoup de douceur et une nature omniprésente. Une fois encore, elle nous plonge dans un écrin naturel, nous décrit de beaux paysages et nous parle du monde animal. Ici, il est question des kangourous. Cependant, si nous nous attendons à ce que Karen Viggers nous parle des marsupiaux sans nous parler du problème de surpopulation mais aussi de l’égoïsme humain, nous nous trompons et nous serons déçus. L’autrice n’épargne pas ses lecteurs et les confronte, dès les premières pages, à une réalité qui peut déranger mais dont il est nécessaire de parler. Ici, des kangourous meurent. Ils meurent à cause de l’homme qui roule trop vite et qui ne fait pas attention, mais pas seulement car, dans un pays régulièrement confronté à la sécheresse, la question de leur abattage se pose. Les scènes d’abattages sont extrêmement bien décrites et peuvent heurter les lecteurs. Cependant, grâce à une scène de colloque entre biologistes, Karen Viggers explique bien qu’il existe d’autres solutions pour éviter que les kangourous soient considérés comme des animaux nuisibles en période de sécheresse.

Une fois de plus, Karen Viggers nous présente des héros meurtris, sensibles et attachants. Abby, que nous suivons avec beaucoup de plaisir à travers le bush, est une jeune femme en deuil, pleine de doutes. Elle manque cruellement de repères mais aussi de confiance en elle et en l’avenir. Son histoire familiale n’est pas simple et elle se débat avec son passé. Heureusement, Daphné est là pour soutenir la jeune femme et lui apporter une présence féminine, voire maternelle, sur laquelle Abby peut compter. La vieille dame n’est pas en reste puisque nous découvrons également son passé et celui de sa famille expropriée par l’Etat.

Un texte riche qui nous en met plein la vue grâce aux nombreuses descriptions des paysages australiens. Son seul défaut est, peut-être, d’accorder trop d’importance à la romance entre Abby et Cameroun.

Un beau roman de transmission, d’échange qui a pour fil conducteur les kangourous.

Le murmure du vent, Karen Viggers,
traduit de l’anglais (Australie) par Isabelle Chapman
Les Escales, 06 avril 2017
546 pages
21,50€

2 commentaires sur « Le murmure du vent, Karen Viggers »

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