Dis-moi si tu souris, Eric Lindstrom

Parker est aveugle et a inventé quelques règles : ne la touchez pas sans la prévenir, ne touchez pas à sa canne ni à aucune de ses affaires, ne la traitez pas comme une gamine ou une demeurée, etc. et surtout, ne la trahissez pas, car il n’y aura pas de seconde chance. Scott Kilpatrick en sait quelque chose ! Le problème, c’est qu’après le décès de son père, l’espace de Parker est mis à mal par sa tante et sa famille. Pire que ses habitudes qui changent : quelques mois plus tard, le lycée fréquenté par l’adolescente est envahi par d’autres lycéens qui ne connaissent pas encore les règles de Parker, et, permis eux, il y a Scott.

Malgré son accident, malgré le décès de son père et les difficultés auxquelles la cécité de Parker la confronte, l’adolescente est loin d’être fragile ou désespérée. Bien sûr, elle doit faire face à la perte récente d’un parent et aux changements que cela implique dans sa vie quotidienne très régulée, mais Parker est déterminée, intelligente et humaine. Son cynisme et son impertinence cachent ses failles, son chagrin et sa douleur, et elle nous apparaît profondément humaine car faillible et sensible. L’amitié et l’amour vont la confronter à ses erreurs et la rendre plus attentive car, si Parker est capable de voir clair dans le jeu des gens, elle n’en reste pas moins un être humain qui peut se tromper et qui peut être aveuglé par ses ressentiments. Beaucoup de personnages gravitent autour de Parker : sa famille, ses amis, son nouveau binôme, de nouveaux lycéens, un professeur de sport dont elle a attiré l’attention, Scott, etc. Ils la font avancer et avancent avec elle. Parker évolue.

Dis-moi si tu souris est un roman gai et qui nous fait souvent rire grâce à un personnage principal plein d’humour, un peu teigneux et loin des clichés habituels. Parker étant aveugle, sa perception du monde qui l’entoure est différente, pas superficielle. Il n’y a pas de longues descriptions physiques des personnages, mais plutôt des portraits psychologiques dessinés à l’aide de ce qu’entend et ressent Parker.

Un roman émouvant mais qui ne sombre pas dans le pathos. Le lecteur est ému pas les vrais drames de la vie de l’adolescente, mais il est vite rattrapé par la force, la vivacité et le côté teigne de Parker. Avec Dis-moi si tu souris Eric Lindstrom offre une belle leçon de vie !

Ornements

9782092563274« Je suis Parker, j’ai 16 ans et je suis aveugle. »
« Bon j’y vois rien, mais remettez-vous : je suis pareille que vous, juste plus intelligente. D’ailleurs j’ai établi Les Règles :
– Ne me touchez pas sans me prévenir ;
– Ne me traitez pas comme si j’étais idiote ;
– Ne me parlez pas super fort (je ne suis pas sourde) ;
– Et ne cherchez JAMAIS à me duper.
Depuis la trahison de Scott, mon meilleur pote et petit ami, j’en ai même rajouté une dernière. Alors, quand il débarque à nouveau dans ma vie, tout est chamboulé. Parce que la dernière règle est claire : Il n’y a AUCUNE seconde chance. La trahison est impardonnable. »

Editions : Nathan ♦ Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par : Anne Delcourt ♦ Date de parution : 02 juin 2016 ♦ Nombre de pages : 396 p. ♦ Prix : 16,95€

Ornement 1

xy5ZY3xsEric Lindstrom a travaillé en tant que directeur créatif, game designer et écrivain dans l’industrie vidéoludique. Il a été nominé pour le « meilleur scénario de jeux vidéo » pour « Tomb Raider: Legend » aux BAFTA 2006. Dis-moi si tu souris (Not If I See You First, 2015) est son premier roman.

3 commentaires sur « Dis-moi si tu souris, Eric Lindstrom »

    1. Je comprends ! J’ai également mit du temps à m’y intéresser tant je n’aime pas la couverture. Pourtant, dès que j’ai lu que l’héroïne était aveugle, j’ai lu le résumé, puis le livre et je ne regrette pas. 🙂

Répondre à laroussebouquine Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *